Le colloque s’est déroulé du 29 novembre au 1er décembre 2002. Le vendredi 29, un discours de bienvenue a été prononcé par le Prof. Franz Schultheis. A la suite de cela, les participants ont été répartis dans les différents ateliers organisés. Dans la soirée, après le repas, le film « Jésus de Montréal » a été projeté à Uni Dufour. Le samedi 30 novembre, d’autres ateliers ainsi que des excursions ont eu lieu le matin et l’après-midi. La partie « officielle » du colloque s’est terminée en fin d’après-midi par un débat public à Uni Mail. Dimanche 1er décembre, les participants ont été conviés à un brunch avant de reprendre la route.

Les intervenants avaient pour tâche d’introduire et de développer brièvement la thématique sous forme de problématique. Les pistes de réflexion ainsi dégagées devaient permettre aux participants, dans un deuxième temps, d’intervenir et de discuter les enjeux inhérents à la problématique. L’objectif des organisateurs consistait à proposer des ateliers interactifs favorisant l’échange entre l’intervenant et les participants, mais aussi entre les participants eux-mêmes. Ceci a permis de rompre avec le mode de l’enseignement ex-cathedra dispensé habituellement en cours à l’Université.

Le film du Canadien Denys Arcand a bouclé la journée du vendredi. « Jésus de Montréal » n’a pas manqué de nous interpeller sur l’interprétation actuelle de l’histoire biblique. La vie de Jésus se joue chaque année dans les jardins de l’Archevêché mais ne rencontre pas un grand enthousiasme parmi les Montréalais. C’est alors qu’une troupe de comédiens rejoue la vie de Jésus dans une version très personnelle. Bien qu’elle remporte un énorme succès populaire, la pièce soulève l’indignation du clergé. Ce dernier s’oppose avec virulence à la poursuite du spectacle. Durant l’intervention des forces de l’ordre, un accident blesse mortellement l’acteur principal qui jouait le rôle de Jésus. Le destin de l’acteur, dès ce moment, rejoindra d’une manière troublante la fin du parcours de Jésus sur Terre. Sur un ton dramatico-burlesque, le film cherche à montrer qu’en finalité, la mort d’un individu peut redonner la vie à d’autres. Enfin, le message critique la vision dogmatique de la religion par le clergé.

Parmi les intervenants de ce débat de clôture figuraient Jean-François Mayer, historien ; Anand Nayak, professeur de missiologie ; Tariq Ramadan, islamologue et philosophe ; Patrick de Laubier, prêtre et sociologue. Les intervenants partageait la caractéristique d’être à la fois croyants et actifs dans les milieux académiques. Toutefois, chacun avait adopté une croyance différente. Raphaël Pasquier, journaliste à la Radio suisse romande, officiait comme modérateur. Le thème général du débat (« la religion : une construction sociale ? ») nécessitant de resserrer quelque peu les questions, M. Pasquier a opté pour une approche segmentée en sélectionnant quelques questions récurrentes apparues au cours des ateliers. La question de l’exégèse, de la Bible comme du Coran, a fait l’objet des premiers débats. Il s’est agi, à ce moment, de savoir s’il était possible, en tant que croyant, de développer une approche objective du phénomène religieux. Les débats ont ensuite porté largement sur l’islam en Occident. M. Ramadan a pu rappeler les difficultés rencontrées par les musulmans vivant en Occident suite aux événements du 11 septembre 2001. Le nombreux public s’est manifesté à plusieurs reprises par des questions adressées aux intervenants.

Les organisateurs se sont réjouis du succès rencontré par la manifestation. Ils ont apprécié les prestations des intervenants et la participation des étudiants lors des discussions proposées tout au long de ce rendez-vous académique. Ils notent également l’excellente atmosphère présente du début à la fin du colloque. Ils espèrent vivement que la manifestation aura encouragé des étudiants d’une autre université suisse à organiser la prochaine édition du colloque suisse de sociologie pour étudiants. Quelques participants de l’Université de Zurich ont déjà fait part de leur intérêt. Les organisateurs espèrent également que chaque participant aura eu l’opportunité de recueillir de la matière propre à nourrir ses réflexions personnelles sur le thème des rapports entre religion et société.